Les dépenses de santé ont augmenté de 4,9 % en 2022. La tendance s’est poursuivie en 2023 à +4,8 % (source ONDAM / LFSS) et devrait continuer en 2024. Le vieillissement de la population(1) et les progrès de la médecine conduisant notamment au coût plus élevé de médicaments et de certains actes médicaux sont les principales explications « mécaniques ». Mais le transfert de coûts de la Sécurité sociale vers les mutuelles en est aussi une : ainsi, dès 2024, les mutuelles devront par exemple prendre en charge une plus grande partie du coût des fauteuils roulants, des prothèses capillaires ou encore d’une plus grande part des dépenses dentaires (ticket modérateur).
L’inflation touche la consommation du quotidien, mais influe également sur les tarifs des assureurs. En cause, les matières premières utilisées pour créer des équipements de santé (un appareil dentaire ou auditif), le prix des médicaments ou encore la revalorisation du prix des consultations médicales.
Cette participation est plus importante, notamment avec la réforme du 100% santé. Son déploiement depuis 2019 oblige en effet les contrats dits « responsables » à rembourser intégralement les restes à charge en optique, dentaire et audiologie après intervention de l’Assurance Maladie. Et cette réforme va se poursuivre à compter de 2024 avec la prise en charge de coûts supplémentaires.
Afin de protéger les Français, la législation exige des sociétés d’assurances et des mutuelles, des solvabilités fortes et des contrats rentables (ventes à perte interdites). Ces dernières sont ainsi dans l’obligation d’augmenter leurs tarifs, en restant « responsables » et en limitant au mieux cette hausse grâce, en partie, à des coûts de gestion maîtrisés et à la mise en place d’actions de prévention régulières, comme celles que souhaite développer l’ASPDSP.
(1) Le vieillissement de la population en quelques chiffres :
– Le nombre des Français entre 75 et 84 ans va progresser de 49 % entre 2020 et 2030, passant de 4,1 millions à 6,1 millions.
– Le taux de fécondité est en baisse durable à 1,83 enfant par femme en 2021, sous le seuil de renouvellement de la population (2,1 enfants par femme).
– La durée de vie s’allonge : elle sera entre 90 et 96 ans pour les femmes et entre 83 et 87 ans pour les hommes d’ici 2050.
– L’âge médian de la population recule : de 32 ans en 1970, il est de 42 actuellement et passerait à 46 en 2050.
Source : « Vieillissement de la société française : réalité et conséquences » – Haut-commissariat au Plan – février 2023.